Arequipa

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Meilleur point de départ pour visiter le canyon del Colca pour beaucoup de touristes, Arequipa a de nombreux atouts à faire valoir. Mine de rien, c’est la deuxième ville du pays !

On y arrive le soir après un très long trajet depuis Huaraz en 2 étapes et 24 heures de bus.

Notre auberge, Arequipay Bacpackers, à 5-10mn à pieds du centre, est très sympa, pratique et propre. On la recommande volontiers.

La ville

Elle est située dans une vallée à plus de 2300m d’altitude. Cependant, c’est assez difficile à croire quand on voit la hauteur des volcans qui l’entourent. En particulier, El Misti, le plus proche, situé à une quinzaine de kilomètres, qui culmine à 5825m, domine la ville et pèse comme une menace permanente; on comprend aisément pourquoi les incas et autres civilisations précolombiennes considéraient les montagnes comme des dieux.

Façade de style baroque andin de l’église de la Compañia de Jesus

Se balader dans la ville est très agréable. Les rues du centre conservent énormément de bâtiments de l’époque coloniale. Beaucoup sont en très bon état et ont été modernisés et bien mis en valeur. La plupart dispose d’un grand patio intérieur. Il est parfois public, avec des petites terrasses pour boire un verre, ou parfois privatisé si le bâtiment entier appartient à un même propriétaire, mais on peut souvent l’apercevoir depuis la rue. La plupart des institutions – banques, poste, musées, universités – s’installent d’ailleurs dans ce genre de bâtiments et font beaucoup d’effort pour respecter l’estéthique. On a par exemple fait un petit tour dans l’alliance française, très charmante et aussi très animée (beaucoup plus qu’à Johannesburg).

D’ailleurs, on peut constater qu’Arequipa est une ville très étudiante. On croise de nombreux bâtiments qui hébergent « universités », écoles et centres de formation en tout genre. Je ne connais pas grand chose au système éducatif péruvien mais aucun ne semble public. Ils sont tellement nombreux qu’on peut imaginer que la qualité de l’enseignement doit varier sensiblement. Mais on note cette soif d’apprendre. Le tourisme et ce qui tourne autour comme les langues rencontrent le plus de succès.

Le problème d’une ville comme celle-ci pour des voyageurs à petit budget est qu’elle offre de nombreuses tentations : cafés, restarants, bars et jolis boutiques donnent envie de dépenser au-delà de nos possibilités. Mais au final on a tenu bon !

Dans les cuisines du restaurant « pré-inca » Sonccollay

La place principale, appelée Plaza de Armas, comme dans toutes les villes péruviennes, est vraiment jolie.

Plaza del Armas et El Misti au fond
Plaza del Armas et El Misti au fond

Néanmoins, ne nous méprenons pas : en dehors du centre historique et de quelques quartiers huppés, la plus grande partie de la ville n’est pas vraiment jolie. L’urbanisme est encore une notion d’avant-garde et la pauvreté reste omniprésente dans les villes. Les rues sont poussiéreuses, embouteillées et beaucoup de maisons ne semblent pas terminées.

Le couvent Santa Catalina

C’est un des sites les plus visités de la ville. On peut trouver cela étonnant de visiter un couvent, mais celui-ci est particulier : c’est le plus grand du monde ! Ou plutôt c’était car depuis 1970, 90% de la surface est devenu un musée et il reste moins d’une cinquantaine de religieuses (contre près de 500 à la meilleure époque) qui occupent un bâtiment moderne dans une petite partie de l’enceinte. Bizarrement, la claustration n’a plus le même succès aujourd’hui. Il faut dire qu’au moment de l’indépendance du pays, de nombreux nobles ont envoyés leurs filles au couvent par peur des représailles.

Une ville dans la ville
Une ville dans la ville

Pour le décrire, l’expression qui revient le plus souvent est « une ville dans la ville ». Elle est bien choisie. A l’intérieur de l’enceinte, de jolies petites rues pavées serpentent de cloîtres en cloîtres et déservent les cellules où vivaient autrefois les nonnes. Les rues sont peintes de couleurs vives, en rouge ou en bleu et fleuries, donnant un côté presque provencal. Je me demande si c’était aussi joli quand c’était habité.

Ruelle du couvent
Ruelle du couvent

D’innombrables cellules sont ouvertes à la visite, mais après 3 on n’apprend plus grand-chose, sauf que leur mode de vie était vraiment spartiate et qu’elles aimaient faire des gâteaux, car on trouve de nombreux fours à bois.

Un des nombreux fours du couvent
Un des nombreux fours du couvent

Quelques objets étonnants donnent un tour un peu inattendus à la visite comme ce fauteuil roulant oldschool.

Fauteuil roulant oldschool

Quelques autres parties valent le détour, comme le lavoir, le jardin et un point de vue sur la ville depuis le toit de l’église, mais au final c’est vraiment la balade dans les petites rues, placettes et cloîtres que nous avons apprécié. La visite se termine par la pinacothèque qui nous laisse tous les 2 un peu froids : y est tout de même exposé un magnifique ostensoir.

Ostensoir de la pinacothèque
Ostensoir de la pinacothèque

A noter : le couvent se visite de nuit certains soirs de la semaines, avec de très jolis éclairages.

Juanita et le Museo Santuarios Andinos

Seul, car Aurélie ne se sentait pas bien, j’ai été rendre visite à Juanita. Ce n’est pas une cousine éloignée ni un contact couchsurfing. C’est une momie retrouvée dans les années 90 par un groupe d’alpinistes suite à l’éruption d’un volcan près du canyon de Colca.

Juanita était une petite fille inca qui a été sacrifiée aux dieux de la montagne pour apaiser leur courroux, vraisemblablement après une autre éruption de ce même volcan.

Cette coutume a été décrite dans les chroniques des conquistadors. Même si ça peut paraître barbare aujourd’hui, le sort qu’a connu Juanita était un honneur réservé à des enfants nobles et leur assurait la réincarnation. On peut noter que ces cérémonies étaient bien préparées : on a trouvé des cordages dans la glace qui servaient d’escalier. On a pas retrouvé de squelettes adultes : on peut supposer que malgré leur équipement rudimentaire, ces derniers ont pu affronter l’altitude et le froid et redescendre.

Si la découverte de Juanita revêt autant d’importance, c’est en raison du très bon état de conservation du corps. Il a chuté de sa tombe dans une crevasse ce qui l’a protégé de l’air et du soleil. Le froid permanent à cette altitude a complété le travail. L’éruption a fait fondre des neiges qui n’avaient pas bougé depuis 500 ans.

Le musée est intéressant. Les visites ont lieu toutes les 20 minutes. Chaque session propose 2 langues, il y en a en français assez régulièrement. Cela commence par la diffusion d’un film d’une vingtaine de minutes. Ensuite, un guide vous conduit au travers des 3-4 salles qui contiennent différents vêtements et objets trouvés sur le site. Il donne beaucoup d’explications. Le clou de la visite est la momie de Juanita en personne conservée dans un caisson réfrigéré et dans pénombre. Le corps est très bien conservé même si j’ai été surpris du haut niveau d’humidité du caisson ce qui fait qu’elle est en partie entourée de glace

Désolé, pas de photos pour cette section, mais elles étaient interdites dans le musée.

On retiendra :

  • une ville dynamique, agréable dont les batisses coloniales sont mises en valeur, parfaite pour flâner
  • le couvent Santa-Catalina, une ville dans la ville, idéal pour se promener et se cultiver en même temps
  • le volcan El Misti, qui domine la ville en lui donnant un air de carte postale, et dont l’ascension est populaire

Pour en savoir plus :

Jésus en représentation péruvienne !
Jésus en représentation péruvienne !

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