Salta et Cafayate

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Après deux mois passés au Pérou et en Bolivie, il y a certains concepts dont nous avions oublié l’existence : utiliser des bus urbains, s’attabler à une terrasse, faire ses courses dans un supermarché bien fourni ou dans une boulangerie, etc.

Nous avons redécouvert tout cela en Argentine en arrivant à Salta et ce n’était pas pour nous déplaire.

Notre passage au Chili aura été bref,  seulement une petite incursion à San Pedro d’Atacama, avant de nous diriger vers l’est, vers le plus européen de tous les pays d’Amérique latine. Mais ce n’est que partie remise car nous « tricoterons » entre les deux pays pendant toute notre descente vers le sud.

La route que nous empruntons pour faire cette traversée est une des plus belles que nous ayons pris jusqu’ici au cours d’un trajet de car. Nous traversons un salar,  puis descendons un col dans un paysage dramatique. On aura également l’occasion d’expérimenter la bonne organisation du passage de frontière entre le Chili et l’Argentine. Un unique bâtiment regroupe les autorités des deux pays et il suffit de passer devant deux guichets côte à côte. En revanche,  les douanes sont plus pointilleuses que jusqu’alors et tous nos sacs seront scannés, ce qui nous retarde considérablement.

Salta

Bref, arrivés à Salta le soir, nous trouvons une auberge centrale, sympathique et pas trop chère et nous mettons immédiatement en quête de pitance.

Avant toute chose, nous devons trouver des pesos. Depuis quelques années, à cause de la crise économique, la monnaie argentine à perdu beaucoup de sa valeur. L’achat de dollars, devenue une valeur refuge, en passant par une banque, est presque impossible. Aussi, un marché des changes parallèle a commencé à se développer avec un taux plus intéressant pour l’achat de pesos. Fait dans la rue, il est toléré par les autorités, donc il n’est donc pas appelé marché noir mais blue. Il existe même un site web qui donne quotidiennement le taux de change blue,  ce qui évite de se faire avoir. La différence est significative : environ 40% d’écart avec le taux officiel. Il est donc en toute logique très prisé des touristes. Par contre, il impose de se fournir en dollars auparavant et de se balader avec du cash.

Nous trouvons assez facilement un changeur ambulant. Nous pensions être bien informés mais nous avons omis une information : le taux proposé est moins intéressant pour des petites coupures ($20) que pour des grandes ($100), indépendamment du montant changé. Ça ne nous arrange pas

Une fois équipés de devises locales,  nous trouvons une petite terrasse sur la place principale pour grignoter quelques empanadas (chaussons fourrés à la viande) à bon prix. On se sent vraiment bien dans cette ville.

Je ne vais pas m’étendre sur notre séjour dans cette ville car nous n’avons rien fait de particulier à part profiter d’être dans une grande ville agréable.On a aussi un peu fait la grêve des photos, par flemme, donc vous devrez faire preuve d’imagination.

Nous avons quand même fêté l’anniversaire d’Aurélie dans une peña, un type de restaurant typique dans lequel les gens viennent autant pour y manger que pour y chanter ensemble des airs traditionnels. Ce soir-là, il y avait de très bons chanteurs dont un accompagné de sa guitare, c’était émouvant.

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Hmm… De la viande !

Cafayate

L’étape suivante sur notre parcours est Cafayate, une bourgade qui est le centre de la région viticole la plus septentrionale du pays. Leur spécialité est un vin blanc fait avec du Torrontès, un cépage aujourd’hui disparu en Europe et ne subsistant qu’en Amérique du Sud.

Une partie de la route entre Salta et Cafayate le long de la Quebrada de las Conchas (ou Quebrada de Cafayate) attire également les touristes.

On s’installe dans une auberge paisible tenue par une famille dont le monsieur est extrêmement adorable.

Le premier jour, on entreprend de faire un tour des vignobles de la région toujours à vélo. Depuis peu de temps en Argentine, nous n’avons pas encore pris le rythme. Ici, on fonctionne à l’heure espagnole : une grande pause aux heures chaudes de la journée et les gens s’animent à nouveau le soir jusqu’à tard. Levés tard, on ne parvient qu’à faire une seule dégustation avant de nous retrouver devant des portes closes. Après avoir mangé un bout, on remet ça mais Aurélie est rapidement terrassée par la chaleur et abandonne. Je décide alors de pousser un peu plus loin vers d’autres domaines mais je ne suis pas plus chanceux, entre ceux qui ne font pas de visites et ceux qui sont en vacances. Bredouille, je me rabats sur l’achat d’une bouteille de blanc, un chèvre de la région et du pain pour se faire un apéro sympa sur la terrasse de notre logement.

Le lendemain, suivant le Lonely Planet à la lettre, nous décidons de la faire à vélo. Le principe consiste à prendre le bus qui retourne à Salta, de s’arrêter à l’endroit où débutent les points d’intérêts, puis de rentrer à Cafayate à vélo. C’est un long parcours, aussi nous réservons-nous la possibilité de héler le bus de retour si nous sommes fatigués.

Le premier point d’intérêt, la Garganta del Diablo (la gorge du diable), une formation géologique unique et très impressionnante, sera en fait le plus intéressant. Cette formation porte bien son nom. Un duo de musiciens est venu là pour jouer et gagner un peu d’argent auprès des touristes, mais en entendant l’acoustique exceptionnelle du lieu, et le peu de passages par rapport à une ville, je devine qu’ils le font plus par amour de la musique que pour l’argent.

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La Garganta del Diablo

La beauté des sites ira ensuite en décroissant. Qu’importe, la route,  même si nous l’avions faite en bus, est belle et le vélo nous laisse plus de temps pour nous en imprégner.

Point de vue dans la Quebrada
Point de vue dans la Quebrada

À l’heure la plus chaude, après 26 km, notre courage nous abandonne et nous pensons avoir vu les sites les plus intéressants, aussi nous décidons d’attendre le bus pour rentrer. Il suffit normalement de le héler pour qu’il s’arrête. Nous trouvons de l’ombre sous quelques arbres pour attendre. Quand il arrive enfin, à notre grande stupeur, ce dernier passe devant nous sans s’arrêter. Nous restons plantés un peu bêtes car le prochain est dans longtemps et nous sommes encore à 20 km de la ville.

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Nous décidons alors de faire du stop en espérant trouver quelqu’un qui puisse nous prendre avec les vélos. Notre tentative est rapidement couronnée de succès car un vieux monsieur dans un vieux petit camion qui transporte des plantes nous prend. Il est très gentil et nous pose plein de questions auxquelles nous répondons comme nous pouvons car il a un fort accent et parle vite. Pour le remercier de nous avoir ramené, on lui offre une bouteille de soda.

On quitte presque a regret ce petit coin tranquille, voire un peu trop, où il fait bon vivre.

On part le lendemain pour Mendoza, un long trajet en bus passant à travers les Yungas, un type de forêt humide sur un relief accidenté me rappelant la Réunion. Nous faisons étape à Tucumán, une grande ville qui de ce que nous en avons très brièvement pu voir semble dénuée d’intérêt. Au terminal de bus, nous mangerons d’ailleurs un des plus mauvais repas de tout notre voyage.

On retiendra :

  • Salta, une grande ville très sympa
  • la Quebrada de las Conchas le long de cette splendide route qui emmène dans ce charmant village
  • la gastronomie de la région : empanadas, vin, fromage de chèvre, etc.

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2 Responses

  1. Thomas

    Ca a l’air magnifique, je suis triste d’avoir loupé cette région… En revanche je suis tellement d’accord avec ta première phrase, et le bonheur de trouver des terrasses, supermarchés et tutti quanti !! J’avais oublié tout ça au Pérou et en Bolivie !!

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