Ushuaïa

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Ce nom vous évoque probablement une émission de télévision qui a marqué une partie de votre vie, vous a laissés rêveurs et donné envie de découvrir la Patagonie profonde. Cette émission est même connue des locaux car elle a fait venir beaucoup de français dans cette ville baptisée « la fin du monde » de par sa situation géographique inédite.
Aussi, comme nous, vous vous imaginez un petit village enchanteur où il fait très froid et qui signe la fin de la civilisation. Je vais devoir détruire certains de ces mythes mais rassurez-vous tout n’est pas négatif !

Mais tout d’abord, il faut y arriver au bout du monde. Depuis Puerto Natales, nous avons pris un bus et un ferry pour traverser le détroit de Magellan et arriver sur l’île de la Terre de feu. Nous passons pour la septième et dernière fois la frontière entre le Chili et l’Argentine et dépensons donc tous nos pesos chiliens !

Ushuaïa n’est pas un petit village !

Nous arrivons de jour à Ushuaïa et c’est avec étonnement qu’on prend la mesure de cette ville pas forcément très jolie. Elle a probablement connu une expansion rapide et beaucoup de bâtiments en dehors des grosses artères touristiques sont usagés ou détériorés. C’est un lieu hautement touristique et par là je veux dire qu’on trouve beaucoup plus d’agences et d’hôtels que de petits commerces de proximité. Surprenant aussi est le fait que l’accès à l’océan est assez restreint. On ne peut donc pas contempler la fin du monde si facilement. D’ailleurs quand on est sur la baie on voit encore de la terre a l’horizon…  Nous aurait-on menti ? Hélas il suffit de regarder une carte du monde pour voir qu’Ushuaïa, qui est en fait située sur une île séparée du reste du sous-continent, île appelée Terre de Feu, n’est pas le dernier bout de terre avant l’Antarctique ! Il y a même des routes « en face » à Puerto Williams, qui en soi est le village le plus austral du monde, mais qui n’est pas considéré comme une ville en raison de son tout petit nombre d’habitants. Peu importe les définitions, quand votre GPS vous met ce petit point sur la carte du monde ça n’a pas de prix ! Comme vous pouvez le voir on est vraiment bien plus au sud qu’en Afrique ou qu’en Australie.

Le canal de Beagle

Ce canal, qualifié d’incident géographique, est long de 240 kilomètres. Même si elle n’est pas donnée, nous nous sommes résolus à faire la plus courte balade sur ce canal afin d’avoir une vue sur la baie et de voir des lions de mer, dont certains impressionnent par leur taille, et des oiseaux, notamment des cormorans.

Le parc Tierra del Fuego

Ce parc a la réputation d’être magique en automne pour ses couleurs chatoyantes. Alors en plein été on avait peur d’être déçus, car rappelez-vous, les lacs, les forêts, les randonnées en Patagonie on commence à avoir fait un peu le tour. On opte donc pour l’itinéraire qui monte pendant 8 kilomètres afin d’avoir une vue d’ensemble de la région.

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La première partie en forêt est vraiment raide et mes mollets me font mal instantanément. Nous sommes quasiment seuls et pas pressés, je diminue donc l’allure pour pouvoir apprécier la nature. Je dépasse Jérémie qui fait une pause vidéo pour compenser ma lenteur. A chaque fois que je crois qu’on va sortir de la forêt et terminer l’ascension, elle devient plus dense.

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Jérémie me rattrape à bout de souffle, transpirant et inquiet. Lui ne m’avait pas vu passer pendant sa pause et était redescendu au point de départ pour me chercher croyant que m’étant senti mal, j’avais fait demi-tour. Ceci jusqu’à trouver deux filles qui lui affirmèrent ne m’avoir pas vu du tout ! Ha oui cela explique le niveau de fatigue et ça me rappelle une histoire ou deux, pas vous ? Si ce n’est pas le cas lisez donc l’article sur Pucón ici ou sur le W trek

On arrive ensuite dans une partie de la forêt où le vent a donné aux arbres une forme spectaculaire.

Distraits, on tombera tous les deux dans des trous de boue ! Quand le paysage se dégage enfin je comprends que nos indications étaient erronées et il nous reste une énorme montée à faire, au soleil cette fois-ci. Les photos parlent d’elles-même; j’en avais le vertige par endroit tellement c’était pentu.

Arrivés au sommet, la récompense est immense. Les voilà donc ces fameux paysages du magazine Ushuaïa. A gauche, des montagnes verdoyantes où il ne manque que l’avion de Nicolas Hulot. A droite, des sommets légèrement enneigés aux formes extravagantes. Devant nous, le canal de Beagle s’étend majestueusement et on aperçoit une partie de la ville d’Ushuaïa. Enfin, au loin, dans un détroit, on « distingue » la fin du monde au Cap Horn. C’est vraiment étrange comme sentiment !

Un petit renard nous tient compagnie car nous sommes seuls au sommet pendant plus d’un quart d’heure. Le mauvais temps s’installe et nous courons en descendant pour avoir la navette de 17h. Un exploit sportif vu le terrain… Ce soir-là l’auberge sera bien animée et j’essaierai de danser le tango avec un mexicain persuadé que j’avais du talent. Ce fut un échec cuisant ! Comme vous le savez sans doute, moi et les danses à deux sur un rythme rigoureux ça ne m’intéresse pas trop !

Les autres attractions de la région

Se balader dans le centre ville vous permettra d’observer des fleurs typiques de la Patagonie, un vrai régal pour les yeux.

 

La ville d’Ushuaïa possédant plusieurs musées, nous avons décidé de visiter le musée maritime qui se situe dans l’ancienne prison. Je ne suis pas fan des musées en général et celui là n’était pas très bien fait à mon goût et un peu cher mais l’architecture est intéressante et nous avons appris une chose ou deux sur la création de la ville.

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Nous avons fait l’impasse sur la visite du glacier Martial (accessible depuis la ville à pied) car après le Perito Moreno et le W trek on ne voulait pas être déçus ! Cependant des gens de notre auberge qui avaient du temps l’ont fait et ce n’est jamais déplaisant de voir ce type de phénomène. Il y a beaucoup de lacs aux couleurs remarquables à visiter ici mais pour les mêmes raisons nous ferons l’impasse. Par ailleurs pour les voyageurs à budget, sachez que les excursions sont plus chères ici, il vaut mieux les faire plus haut en Patagonie, voire en Bolivie.
Si vous allez à l’office du tourisme, ils ont toutes les informations dont vous avez besoin. Une agréable surprise car sur 3 feuilles tout y est résumé: prix des parcs, horaires des bus, musées gratuits etc..
Enfin nous avons rencontré des personnes qui étaient sur le point de partir 10 jours en Antarctique. Ça m’a laissée perplexe et rêveuse. Peut-être l’objet d’un prochain voyage ? !

On retiendra :
• de réserver à l’avance logement et billet retour bus ou avion car tout est cher et rare ici
• de monter le plus haut possible pour avoir une vue d’ensemble de la région
l’ambiance agréable de notre auberge avec des gens de tous âges

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4 Responses

  1. emilie Ferrere

    Toujours de beaux paysages… comme je vous envie de découvrir tout ça…
    J’ai bien ri en imaginant Jeremie à but de souffle après l’aller retour. La prochaine fois que tu le rattrapes dis le lui Aurélie ahaha.
    Et la photo de toi derrière les fleurs ma fait être aussi car je ne t’ai pas vu tt de suite. Une fleur parmi les fleurs..
    Bises à vous deux et bonne continuation!

  2. Stéphanie st denis

    Lol et la je lis le commentaire d’Emilie et je percute que je n’ai pas vu Aurélie parmi les fleurs! !! Hahaha effectivement Aurélie en mode camouflage ; -)

  3. Adèle

    Merci de nous faire voyager avec vous…c’est génial!

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